Je dois vous avouer que ce matin j’étais sincérement outrée. Outrée car 20 °C à l’ombre en plein mois de décembre, c’est indécent pour tout ceux qui n’ont pas la chance d’être moi. J’ai donc marqué une minute de silence pour rendre hommage à votre courage, une minute de silence qui n’est, en soi, pas compliquée à observer lorsque l’on voyage seul.
Pour commencer la journée du bon pied, j’ai donc trainé mes gambettes parmi tout ce que San Diego compte de palmiers et autres palmidés, toujours sous ce soleil outrageant. Cette déambulation m’a menée du parc Balboa, avec ses oeuvres architecturales aux influences hispaniques chantantes, à la marina où repose quelques sans-abris et le monumental musée de l’USS Midway.
J’avais d’ailleurs rencontré à San Luis obispo un retraité de l’armée américaine, déclamant à qui veut bien l’entendre que le chasseur qu’il pilotait durant la guerre du Vietnam et celle de Corée coule de vieux jours paisibles sur ce porte-avion, m’enjoingant ardemment à le visiter.
Je sais pas trop, l’odeur du napalm au petit matin c’est pas ma tasse de thé. Me voilà donc à côté de ce monstre d’acier, oscillant sur mes deux jambes, j’y vais, j’y vais pas, oui, non… J’ai décidé de passer mon chemin.
Je préfèrerais nettement aérer mes émotions dans les allées du musée des beaux arts, ou celui de l’homme qui compte en ce moment parmi ses murs une exposition des plus attrayante : BEERology ou la science de la bière; Ou encore lanterner de longues heures durant dans le gaslamp quarter.
Bref, il fait vraiment bon vivre à San Diego, et ces prochains jours ne seront fait que de joyeuses déambulations parmi les façades bigarrées de cette cité chatoyante, et d’une douce paresse, très très douce la paresse.
Il faut que je ménage ma monture, la suite du voyage s’annonce exigeante. Je viens d’ailleurs de dire aurevoir à mon ami retraité aventurier, sappé comme Indiana Jones, qui m’a chaleuresement invité chez lui, sa femme et ses deux chats à Las Vegas. Zut zut je vais manquer de temps. À voir.