10h du matin: course folle dans les rues de Monterey dans l’espoir de sauter à bord du seul bus de la matinée pour Big Sur. Il faut dire qu’à l’auberge j’avais inconsciemment laissé filer les minutes, partageant pancakes, conversations et autres joyeusetés avec mes amis scouts.
Quelques rues dévallées à toute vitesse plus tard, me voilà dans le bus direction la highway 1 jusqu’à Big Sur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que, quand les américains décident d’attribuer le prix de la « first scenic highway » à une de leur route, elle en vaut réellement le détour. Une route qui serpente à flanc de falaise, offrant le spectacle d’une mer bleue turquoise venant se briser à ses pieds, et alternant montagnes rocheuses et vertes prairies rappelant par endroit les paysages d’Irlande. Le tout à une altitude qui ne vous laisserait guère de chance si par mégarde vous quittiez la route des yeux.
J’arrive donc plus excitée que jamais au visitor center, bien décidée à en découdre avec ces côtes sauvages: « Hi, i’d like to hike til the Macway falls » La suite tient en 5 mots. « Ho, you need a car ». Déconfite, décomposée, découragée, je n’ose me demander ce que je vais bien pouvoir faire durant 5h, là, au beau milieu de nulle part. Jusqu’à ce que surgisse derrière moi celle qui sauvera ma journée « hey, j’ai entendu que tu n’as pas de voiture. Nous allons randonner dans plusieurs endroits avec mon copain, tu es la bienvenue » et c’est ainsi que j’ai été adoptée par un couple de Santa Cruz. Ils m’ont redéposé devant mon auberge et je leur doit une fière chandelle car sans eux tout ce que j’aurais vu de Big Sur, ce sont les chinoiseries vendues dans le gift shop.
Depuis le début de mon voyage, j’ai toujours reçu beaucoup plus d’aide que je n’en demandais. Sympathique Californie.
PS: je n’ai pas accès à un ordinateur pour transférer mes photos. Ça attendra demain.