Les voyages inter-linguistiques ont ça de plaisant qu’ils développent l’imaginaire.
Ce matin, un des gars allemand me racontait : » hier, g vou un gro chat gris dans la montagne » dessinant avec son bras un arc de cercle plus grand que moi.
-« Ho really, un gros chat gris ? » lui répondis-je, imitant malicieusement l’accent de mon interlocuteur.
-« Da ! »
Ok. Ben pourquoi pas. Je me laisse donc prendre avec plaisir au jeu des animaux fantastiques. Après tout, un voyage ça se vit, ça se raconte et ça se rêve.

En avant donc à la recherche des gros chats de la montagne, direction Nevada falls.
La journée est ensoleillée mais glaciale. Le chemin pour Nevada falls est escarpé et difficilement pratiquable. Ça ne va pas être une mince affaire, et je m’en remets désormais à la chèvre de montagne qui sommeil en moi. 6km de montée dans la neige glaçée ça use les souliers, mais la récompense est là et a de quoi nous couper le souffle que nous n’avions plus. Falaises à pic, pins et cascade. Majestueux.
Nous partageons amicalement notre picnic à la façon de Nicolas Sarkozy « passe moi la salade, jt’envoie la rhubarbe ».

Puis vint le moment de la descente. Je ne compte plus mes chutes sur les fesses qui firent le bonheur de mon camarade, d’autant que les activités sportives de ces derniers jours ont fait fondre comme neige au soleil le coussinet de graisse protecteur, rendant l’expérience plus douloureuse encore.

Voilà pour ce soir. Je ne m’épencherais pas davantage, la journée fut longue et éprouvante. Demain, mon ami Padraig me quitte et, expérience surprenante, les neufs gars allemands du dortoir se sont transformés en un nouveau gars allemand.

Pour terminer sur le genre de petites touches écolo que j’affectionne tout particulièrement: la pureté de l’air là-bas est telle, qu’elle nous rappelle que les forêts sont les poumons de la terre et qu’il est vital de les préserver.

À bon entendeur.
Salut