Je vais avoir du mal à retranscrire en mots et en émotions cette journée, tant elle fut pour moi riche en rencontres, efforts et découvertes. Des cyclistes aguerris et passionnés (et équipés) qui m’ont encouragé dans mon effort, en me gratifiant pour l’un d’eux d’un cookie (special climbing) de victoire à l’arrivée, à toutes les personnes que j’ai croisé et qui m’ont aidé quand j’étais perdue, aux paysages époustouflants de Muir Woods et de la Mill Valley, et à mon corps qui a bien voulu me suivre dans cette folie sans piper mot.
Cette journée débute à 9h du matin. Sweet Jane et Run Run Run des velvets underground dans les oreilles. L’épaisse couverture nuageuse qui recouvre San Francisco l’imprévisible n’atteint pas ma détermination à ne faire qu’une bouchée des vallons qui me sépare de Muir Woods, et ce, malgré les mises en garde du loueur de vélo : » Are you sure you want to do that ? Big hills you Know, very big ! » Yes i Know.
Dans le fog du bout de la jetée, j’attends mon ferry et regarde San Francisco. De cette ville qui a vu naître la Beat Generation, on pourrait presque se prendre à rêver qu’on goûte la liberté d’un Jack Kerrouac.
Trêve d’envolées lyriques. Je pars. Arrivée à Sausalito, charmante et cosue petite bourgade, enfer de millionaires. Pas ma came.
La montée pour Muir Woods fut intense, vraiment intense, moi qui suis pourtant habituée aux efforts physiques. Une sacrée expérience de dépassement de soi.
Puis l’arrivée, deux heures plus tard. Une foule ! Je pense avoir rencontré ce vendredi devant le visitor center du parc l’Amérique qui a voté Trump. J’ai eu vite fait de semer cette horde de douchebag en empruntant les sentiers escarpés, laissant l’Amérique profonde à ses profondeurs. Me voilà seule dans ces paysages grandioses pour 2h de randonnée. Puis rebelotte pour le retour. Mais à chaque montée sa descente, et j’ai pu vivre un moment d’une rare intensité, une descente aussi belle que longue, avec la baie de San Francisco en toile de fond. Retour par le ferry, au crépuscule. Heroin des Velvets dans les oreilles, instant de grâce. Ma journée se ponctuera par la phrase de mon loueur de vélo » woa, tu sais que peu de gens peuvent se targuer de l’avoir grimpé à vélo » 😉 Not bad
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